Seconde Guerre mondiale
Bataille de France (1939-1940)
Le 16 juin 1940, lors de combats entre les troupes allemandes et le 4e RTT, 63 soldats sont tués à Houville-la-Branche (Eure-et-Loir) où un cimetière militaire est aménagé après le conflit.
Campagne de Tunisie (1943)
Lors de la campagne de Tunisie, équipés d'un matériel de fortune et dépourvus d'une véritable intendance, ils se battent aux côtés d'autres Français, d'Américains et de Britanniques, et aident à arrêter l'avance de l'Afrika Korps.
Campagne d'Italie (1943-1944)
En 1944, pendant la campagne d'Italie, le 4e RTT est commandé par le colonel Roux puis par le colonel Guillebaud. Il constitue, avec les 3e et 7e régiments de tirailleurs algériens, l'infanterie de la 3e division d'infanterie algérienne commandée par le général de Monsabert au sein du corps expéditionnaire français. Il combat dans la région de l'abbaye du Mont-Cassin, réussit à franchir la ligne Gustave et s'empare du Belvédère. Durant ces combats, qui durent du 25 janvier au 4 février 1944, le bilan est lourd : la moitié des effectifs du régiment et les trois quarts de ses cadres, dont le colonel Roux, sont tués ou blessés (207 morts, 75 disparus et 1 090 blessés). Selon le général Charles de Gaulle, lors de ces combats du Belvédère, « le 4e régiment de tirailleurs tunisiens accomplit un des faits d'armes les plus brillants de la guerre au prix de pertes énormes ». Il faut attendre l'ouvrage de Jean-Christophe Notin sur la campagne d'Italie, publié en 2002, pour que cet épisode tragique sorte des oubliettes de l'histoire. Le général René Chambe avait pourtant écrit un ouvrage complet sur les combats du Belvédère dès 1953 ; un autre ouvrage de référence est constitué par la biographie écrite par le général Douceret sur le commandant Gandoet. Deux officiers ont joué un rôle central dans les combats du Belvédère : le commandant Gandoet et le lieutenant Jordy. Tué le dernier jour des combats, à l'âge de 29 ans, le 4 février 1944, Jordy fut l'utilisateur du ravin Gandoet dans lequel il lança sa 11e compagnie, le 26 janvier, le jour où il enfonce la ligne Gustave. Le maréchal Alphonse Juin lui rendit un hommage dans son ouvrage sur la campagne d'Italie.
Campagnes de France et d'Allemagne (1944-1945)
Après le Belvédère, bien que décimé, le régiment est reconstitué et participe après le débarquement de Provence, en août 1944, à d'autres combats décisifs contre les forces allemandes à Hyères, sur l'île de Porquerolles, devant Toulon et Marseille, dans les Vosges et jusqu'en Allemagne. Ainsi, l'adjudant-chef Ahmed El Abed est le premier militaire de l'armée française à pénétrer en Allemagne en 1945 : il franchit les eaux glacées de la rivière Lauter avec quelques dizaines de combattants et s'empare, le 14 mars, du village de Scheibenhardt.
Dans son journal de guerre, Ahmed Farhati, soldat du 4e RTT, note à la date du 25 août 1944 :
« Paris est libre. Nous les Tunisiens, Marocains, Algériens et Sénégalais pouvons être fiers de nous : nous nous sommes battus pour la France comme si elle était notre patrie. J'espère que lorsque je rentrerai, enfin si je rentre en Tunisie, nous pourrons être considérés par les Français comme des frères et non comme des colonisés. »
Bilan des pertes
Du 10 janvier 1944 au 24 avril 1945, le 4e RTT a subi 1 009 tués (575 en Italie, 342 en France et 92 en Allemagne), 879 disparus et 4 053 blessés. Plus largement, sur les 26 000 Tunisiens qui ont pris part aux combats, 1 700 sont morts à la fin de la guerre et 450 sont portés disparus.
Guerre d'Indochine
Aussitôt la guerre finie, la France fait de nouveau appel au régiment pour rétablir sa souveraineté en Indochine. Le 4e RTT est donc reconstitué dès le 1er février 1949 et l'expédition des 2e et 3e bataillon au Cambodge puis au Sud-Viêt Nam dure jusqu'en 1955.
Indépendance de la Tunisie
Au retour des tirailleurs dans leur pays, celui-ci est sur le point d'accéder à l'indépendance qui est proclamée le 20 mars 1956. Expérimentés, ces derniers s'intègrent à la nouvelle armée nationale aux côtés des effectifs de la garde beylicale et des anciens fellagas. Néanmoins, le régiment subsiste jusqu'en septembre 1958 avec l'apport d'Européens et de tirailleurs tunisiens ayant choisi de servir la France. Il se reconstitue en 4e régiment de tirailleurs qui rejoint l'Algérie (Territoires du Sud) le 18 septembre 1958.
En mémoire des libérateurs « La rue des Tirailleurs tunisiens » à Scheibenhard en Alsace.