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lundi 30 mai 2011

Des toiles pour rêver

"Dans les jardins du Bey"
John Frederick Lewis - 1865
 
Cette peinture est en Huile sur Bois, elle fait partie de la collection de Harris Museum and Art Gallery, Preston (UK).

John Frederick Lewis (1805-1875) est un peintre orientaliste anglais, qui séjourna notamment au Maroc, en Tunisie, mais surtout en Egypte, où il vécu dix ans.

Il en ramena des toiles lumineuses, et parmi ses oeuvres les plus célèbres, le fameux « Dans les jardins du Bey ».

"In a courtyard, Tunis"
Ferdinand Max Bredt


Cette toile est présentée à la vente par Christie's, et est estimée à 1 million de Dollars US.

Ferdinand Max Bredt (1860 – 1921) est un artiste peintre allemand orientaliste parmi les plus importants du XIXe siècle. Il entra à 16 ans à l'école d'art de Stuttgart où il fut l'élève de Bernhard Neher le jeune et de Carl Haberlin.

Les bijoux des Beys de Tunisie



Un patrimoine historique inestimable a été pillé et bafouillé par des hommes au pouvoir tunisiens à l'aube de la déclaration de la république en 1957.

Une conservation précoce de ces trésors beylicaux aurait pu garantir à la Tunisie un rayonnement culturel et touristique à faire pleurer ses voisins.

Cet énorme héritage de bijoux, d'objets d'arts et de résidences principales et secondaires a été confisqué  à la famille de Lamine Bey.

Le Grand Hôtel de Hammamlif, connu sous le nom du "casino", érigé en 1907 a servi de résidence d'été aux familles des beys. Aujourd'hui, cet édifice n'est pas un musée, c'est une taverne peu bien réputée placée au milieu de vieux immeubles à l'architecture maladroite des années 80.





La prise de conscience très tardive de la valeur du patrimoine beylical n'a pu sauver qu'une partie de l'héritage foncier, et les restaurations se sont concentré au niveau de la médina de Tunis.

Aujourd'hui, une petite partie des bijoux des beys de la Tunisie se trouve exposée au musée national de Bardo. La plus grande partie git dans des argentières privées, et ailleurs ..


Rolex de son Altesse Mohamed Lamine Bey

Une vente aux enchères s'est déroulée en 2010 à Genève Sotheby's. Dans la collection se trouvait une montre d’une extraordinaire rareté.  Doté d’un cadran noir avec indices diamants, l’un des plus rares cadran jamais produit par Rolex, sur un boîtier en or jaune 18 cts avec mouvement automatique, le lot 155, a autrefois appartenu à son Altesse Mohammed Lamine Bey, dernier Bey de Tunis. Son estimation est de 50 000-60 000 CHF.

   
Mon Dieu, que fait cette montre à Genève ?

En "googlant" ma préoccupation sur le web, je suis tombé sur un article trés émouvant reprenant un écrit de "Zakeya Bey", fille Lamine Bey, qui racontait comment sa famille a été dépossédée de son "honneur" et de ses avoirs. Voici les moments forts du texte :

…Aux lendemains de l’indépendance de la Tunisie, Habib Bourguiba avait  aboli la monarchie, la famille du Bey est écartée du pouvoir mais la destitution du Bey tourne aux règlements de compte.
La femme du Bey est convoquée au Ministère de l’intérieur. Son fils témoignera que sa mère ne s’est jamais remise «  de ses trois jours d’enquête au 4 ème étage du ministère de l’intérieur où la direction de la sureté la questionnait en permanence sur le sort des bijoux de la famille.
Maltraitée ou pas, elle est revenue en tout cas avec du sang qui  coulait  de sa bouche et du bas-ventre. Des hémorragies internes. Elle mourra plus tard dans les bras de mon père, choquée à jamais, et sans jamais nous dire ce qu’elle avait subi pendant son interpellation au ministère de l’intérieur ».

  

Princesse Tunisienne !
Princesse Janina Bey
Pour ceux qui ne savent pas, la lignée des Beys de Tunisie n’est pas disparue. Janina Bey, Née en 1960, arrière petite fille du dernier Bey de Tunis est aujourd’hui  créatrice de bijoux pour Carven à Paris.

vendredi 27 mai 2011

"The Tunisian" n'a jamais été Tunisien !




Ce bateau de 153 mètres de long a été construit à Glasgow en 1900 par Alexander Stephen & Sons pour le compte de Allan Line (Liverpool, England). Il a voyagé entre Halifax(UK) et le Québec jusqu'en 1905.
En 1915, il a été utilisé pour le transfert de prisonniers de guerre Allemands, et pour faire plusieurs transferts de troupes entre Bombay et Gallipoli (Italie).
En 1917, il a été racheté par Canadian Pacific Line pour le transport de passagers jusqu'en 1921 ou il a été transformé et équipé par un moteur à fuel par D. & W. Henderson, Glasgow.


 
En 1922, son nom devient "Marburn", et il voyage entre Hamburg, Glasgow, London et le Québec.
Il meurt en 1928 où il est mis à la casse à Gênes (Italie).

La Question
Pourquoi ce bateau a-t-il porté le nom de "Tunisian" pendant 20 ans, alors qu'il n'a jamais accosté en Tunisie ?


Plus de détails sur ce site :
http://www.norwayheritage.com/p_ship.asp?sh=tunis
 

jeudi 26 mai 2011

Le pavillon Tunisien dans l'exposition universelle de Paris 1889


Gervex - Exposition universelle de Paris 1890 - remise des récompenses
(Toile)

Les expositions universelles, depuis la première, à Londres, en 1851, ont été pour tous les pays organisateurs l’occasion de manifester leur puissance et leur rayonnement. A travers l’Exposition de 1889, qui commémore le centenaire de la Révolution, elle veut aussi montrer la solidité du régime républicain et la vigueur de l’essor industriel que connaît la France. Elle avait également pour rôle de faire-valoir l’empire colonial.

En découvrant les 3 000 exposants coloniaux présents à Paris, soit deux fois plus qu’en 1878, les Français ont tout lieu d’être séduits par la diversité et l’exotisme des indigènes venus séjourner dans leurs villages reconstitués. Ils peuvent tirer fierté d’un pays qui prétend exercer un rôle libérateur et modernisateur aux quatre coins du monde.
Gervex reçut la commande de cette gigantesque toile peu après l’Exposition. Elle était, dès l’origine, destinée au musée de Versailles, et il mit plusieurs années à la réaliser (à cet effet fut construit un atelier spécial dans la plaine des Sablons, à Neuilly). Elle commémore un des moments importants de l’Exposition, celui où le président de la République, Sadi Carnot, remet dans la grande nef du Palais de l’Industrie les récompenses obtenues par les exposants des colonies françaises. Sous ses yeux défilent les délégations, en un cortège pittoresque et plein d’exotisme (des tentes et des pagodes avaient aussi été exposées sur l’esplanade des Invalides).


EXPOSITION UNIVERSELLE 1889 - LA TUNISIE
(Carte Reclame) -

EXPOSITION UNIVERSELLE 1889 - LA TUNISIE
(Carte Reclame) -

 
 Le Palais du Bardo au parc Montsouris (Paris)


Cet édifice reproduisait à une échelle réduite une partie de la résidence d'été du Bey de Tunis. Il fut conçu par l'architecte Alfred Chapon pour représenter la Tunisie à l'Exposition universelle de 1867. Racheté à Jules de Lesseps pour 150 000 francs par la ville de Paris en 1868, il fut remonté par Davioud en 1869 dans la partie sud du parc. Les ouvriers Tunisiens mirent quatre mois pour l'installer au point le plus haut du parc.

mercredi 25 mai 2011

4ème régiment de tirailleurs tunisiens 1884-1956



Des soldats Tunisiens qui sont morts pour la France.

En activité entre 1884 et 1956, il est l'un des régiments les plus décorés de l'armée française. Il se distingue particulièrement lors de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il est cité six fois à l'ordre de l'Armée et obtient la Légion d'honneur, puis lors de la Seconde Guerre mondiale.

Créé le 14 décembre 1884, sous le nom de 4e tirailleur, il est constitué essentiellement de soldats tunisiens et de cadres français, ces derniers représentant entre 20 et 30 % des effectifs. Il compte en 1899 six bataillons de 600 hommes chacun

En octobre 1900, le premier bataillon est envoyé au Tonkin alors qu'en 1907 et 1908, les 2e et 4e bataillons sont engagés dans la campagne du Maroc avec le 3e bataillon bientôt rejoint en Chaouia par le 4e bataillon. D'octobre 1911 à septembre 1912, six des douze bataillons que compte alors le 4e RTT sont également engagés dans des combats contre les tribus hostiles au nouveau protectorat français. Dans un message adressé au bey de Tunis, le 22 avril 1911, Eugène Regnault, ambassadeur de France au Maroc, souligne alors « la valeur, la discipline et le dévouement […] au-dessus de tout éloge » dont font preuve les tirailleurs tunisiens.


Première Guerre mondiale
 
Au début de la Première Guerre mondiale, la France mobilise en Tunisie 62 461 musulmans, contre 9 000 Français de Tunisie, en plus des 24 442 « travailleurs coloniaux », soit un total 86 903 hommes. Engagés pour la première fois le 23 août 1914 à Hanzinelle (Belgique), les soldats ne tardent pas à découvrir la guerre des tranchées.
Au sein de la division marocaine, aux côtés des RMLE, 7e RTA ainsi que du 8e RMZ, les faits d'armes des tirailleurs tunisiens du Chemin des Dames à Verdun leur valent, en plus de la Croix de guerre et la Légion d'honneur, six citations à l'ordre de l'armée ainsi qu'une participation au défilé du 14 juillet 1919.

16 509 Tunisiens sont tombés au champ d'honneur sur un total de morts maghrébins estimé entre 28 et 36 000 ; une autre source militaire indique 10 500 tués sur un total de 63 000 combattants tunisiens.

Après l'armistice de 1918, les bataillons tunisiens sont redéployés dans d'autres théâtres d'opérations : Maroc, Dardanelles mais aussi Syrie où ils aident à mater la révolte du Djebel druze en 1925-1926.




Seconde Guerre mondiale
Bataille de France (1939-1940)
Le 16 juin 1940, lors de combats entre les troupes allemandes et le 4e RTT, 63 soldats sont tués à Houville-la-Branche (Eure-et-Loir) où un cimetière militaire est aménagé après le conflit.
Campagne de Tunisie (1943)
Lors de la campagne de Tunisie, équipés d'un matériel de fortune et dépourvus d'une véritable intendance, ils se battent aux côtés d'autres Français, d'Américains et de Britanniques, et aident à arrêter l'avance de l'Afrika Korps.
Campagne d'Italie (1943-1944)
En 1944, pendant la campagne d'Italie, le 4e RTT est commandé par le colonel Roux puis par le colonel Guillebaud. Il constitue, avec les 3e et 7e régiments de tirailleurs algériens, l'infanterie de la 3e division d'infanterie algérienne commandée par le général de Monsabert au sein du corps expéditionnaire français. Il combat dans la région de l'abbaye du Mont-Cassin, réussit à franchir la ligne Gustave et s'empare du Belvédère. Durant ces combats, qui durent du 25 janvier au 4 février 1944, le bilan est lourd : la moitié des effectifs du régiment et les trois quarts de ses cadres, dont le colonel Roux, sont tués ou blessés (207 morts, 75 disparus et 1 090 blessés). Selon le général Charles de Gaulle, lors de ces combats du Belvédère, « le 4e régiment de tirailleurs tunisiens accomplit un des faits d'armes les plus brillants de la guerre au prix de pertes énormes ».
Il faut attendre l'ouvrage de Jean-Christophe Notin sur la campagne d'Italie, publié en 2002, pour que cet épisode tragique sorte des oubliettes de l'histoire. Le général René Chambe avait pourtant écrit un ouvrage complet sur les combats du Belvédère dès 1953 ; un autre ouvrage de référence est constitué par la biographie écrite par le général Douceret sur le commandant Gandoet. Deux officiers ont joué un rôle central dans les combats du Belvédère : le commandant Gandoet et le lieutenant Jordy. Tué le dernier jour des combats, à l'âge de 29 ans, le 4 février 1944, Jordy fut l'utilisateur du ravin Gandoet dans lequel il lança sa 11e compagnie, le 26 janvier, le jour où il enfonce la ligne Gustave. Le maréchal Alphonse Juin lui rendit un hommage dans son ouvrage sur la campagne d'Italie.
Campagnes de France et d'Allemagne (1944-1945)
Après le Belvédère, bien que décimé, le régiment est reconstitué et participe après le débarquement de Provence, en août 1944, à d'autres combats décisifs contre les forces allemandes à Hyères, sur l'île de Porquerolles, devant Toulon et Marseille, dans les Vosges et jusqu'en Allemagne. Ainsi, l'adjudant-chef Ahmed El Abed est le premier militaire de l'armée française à pénétrer en Allemagne en 1945 : il franchit les eaux glacées de la rivière Lauter avec quelques dizaines de combattants et s'empare, le 14 mars, du village de Scheibenhardt.
Dans son journal de guerre, Ahmed Farhati, soldat du 4e RTT, note à la date du 25 août 1944 :
« Paris est libre. Nous les Tunisiens, Marocains, Algériens et Sénégalais pouvons être fiers de nous : nous nous sommes battus pour la France comme si elle était notre patrie. J'espère que lorsque je rentrerai, enfin si je rentre en Tunisie, nous pourrons être considérés par les Français comme des frères et non comme des colonisés. »

Bilan des pertes
Du 10 janvier 1944 au 24 avril 1945, le 4e RTT a subi 1 009 tués (575 en Italie, 342 en France et 92 en Allemagne), 879 disparus et 4 053 blessés. Plus largement, sur les 26 000 Tunisiens qui ont pris part aux combats, 1 700 sont morts à la fin de la guerre et 450 sont portés disparus.
Guerre d'Indochine
Aussitôt la guerre finie, la France fait de nouveau appel au régiment pour rétablir sa souveraineté en Indochine. Le 4e RTT est donc reconstitué dès le 1er février 1949 et l'expédition des 2e et 3e bataillon au Cambodge puis au Sud-Viêt Nam dure jusqu'en 1955.
Indépendance de la Tunisie
Au retour des tirailleurs dans leur pays, celui-ci est sur le point d'accéder à l'indépendance qui est proclamée le 20 mars 1956. Expérimentés, ces derniers s'intègrent à la nouvelle armée nationale aux côtés des effectifs de la garde beylicale et des anciens fellagas. Néanmoins, le régiment subsiste jusqu'en septembre 1958 avec l'apport d'Européens et de tirailleurs tunisiens ayant choisi de servir la France. Il se reconstitue en 4e régiment de tirailleurs qui rejoint l'Algérie (Territoires du Sud) le 18 septembre 1958.

En mémoire des libérateurs « La rue des Tirailleurs tunisiens » à Scheibenhard en Alsace.

Places et Souks de Tunis 1890-1900

Grande mosquée de Tunis (Zeintouna) - 1899



C’est la fameuse mosquée de l'Olivier, Ezeitouna, le sanctuaire le plus grandiose de la Tunis musulmane.
Fondée en 732 par le gouverneur omeyyade elle fut ensuite complètement reconstruite par les Aghlabides; au cours des siècles qui suivirent, son architecture fut sans cesse remaniée, surtout sous l'occupation ottomane au cours de laquelle une double galerie fut ajoutée et les plafonds refaits.
Visites : Les non-musulmans sont simplement invités à passer dans la galerie surélevée; ils ne pourront accéder à la salle de prière, large et composée de quinze nefs, éclairée de lustres en verre de Venise.
Une tenue correcte est exigée; les femmes devront se couvrir les épaules et ne pas porter de jupes trop courtes.


Mosquée Youssef Dey - Tunis - 1890


Mosquée Youssef Dey - Tunis - 2006

La mosquée Youssef Dey, également appelée mosquée Sidi Youssef, est la première mosquée de rite hanéfite de Tunis.
Bâtie en 1612 par Youssef Dey comme l'indique une inscrption qui se trouve à l'intérieur de l'édifice, soit avant la mosquée Hammouda-Pacha, elle est située dans le quartier de la kasbah, près du palais du gouvernement ou Dar El Bey.
Son minaret est le premier minaret octogonal à être construit à Tunis et signe son appartenance hanéfite.


Souk Et-Trouk (les turcs) - Tunis - TBD


Place Babsouika / sidi mehrez - Tunis - 1890


Place de la Kasbah - Tunis - TBD

mardi 24 mai 2011

Le petit Journal


Honneur aux héros de l'expansion coloniale, Le Petit Journal, 6 mars 1910.


En 1830, la conquête d'Alger qui embarrasse tout d'abord le gouvernement français, sonne le glas de l'indépendance de fait des régences turques d'Afrique du Nord.
A la suite des succès militaires de Bugeaud sur Abd el Kader et ses alliés marocains, la colonisation de l'Algérie démarre sous tutelle militaire française et l'empire chérifien du Maroc, jusque là fermé à l'influence étrangère, s'ouvre au commerce surtout britannique au départ.
Sous Napoléon III, la soumission de la Kabylie est achevée.
En Algérie, l'occupation des terres par les Français s'accélère ; elle se systématisera après 1871. L'immigration européenne y connaît alors un essor décisif ; différents textes codifient peu à peu l'organisation politico-administrative qui revient désormais aux civils : naturalisation des juifs (Crémieux), code de l'indigénat, création d'un organe représentatif et consultatif, les Délégations financières.
Après le traité du Bardo (1881), en dépit de l'opposition italienne, Paul Cambon organise le protectorat français de Tunisie, qui servira de modèle à celui du Maroc trente ans plus tard après le coup d'Agadir en 1911. C'est Lyautey qui pacifie le pays et lance des réformes administratives (finances, justice, santé publique et enseignement). Hostile à une politique de colonisation officielle, il ne peut cependant contrarier l'afflux d'immigrants européens et d'abord français à Casablanca qui devient vite un pôle économique.
La France qui a entraîné des bataillons puisés en Afrique du Nord dans la guerre de 1914, consent à des réformes à compter de 1919, assiste à la naissance du Destour tunisien et mène la guerre du Rif au Maroc. L'exposition coloniale de 1931, après les cérémonies du centenaire de l'Algérie, est toute à la gloire de la France des cent millions d'habitants, loin des revendications d'autonomie ou d'indépendance en gestation.

Le dernier BEY de Tunisie

Lamine Bey - dernier BEY de Tunisie


1943
Il est le dernier représentant de la dynastie des Husseinites qui règne sur la Tunisie depuis 1705 et fils de Habib Bey. Investi prince héritier le 25 juin 1942, il succède le 15 mai 1943 à son cousin Moncef Bey, destitué la veille à la suite de la libération de la Tunisie par les Forces françaises libres.
Le mouvement nationaliste peut dès lors compter sur son soutien modéré mais évident lors de la rupture avec le pouvoir colonial et le déclenchement de la résistance nationale qui s'en suit.


1952
Lamine Bey refuse de se désolidariser du gouvernement de M'hamed Chenik, dont les membres sont arrêtés sur ordre du résident général de France dans la nuit du 25 au 26 mars 1952 ; les protestations du bey auprès du président Vincent Auriol n'eurent par ailleurs pas d'effet. Le souverain refuse alors de coopérer avec le cabinet de Slaheddine Baccouche, celui-ci étant choisi par la résidence. Pressé de ratifier les réformes imposées par le résident général, il prend, le 1er août, l'initiative de convoquer un conseil de 40 personnalités représentatives de la population tunisienne et leur soumet les projets de réformes. Prenant acte du rejet des projets, il cède pourtant à l'ultimatum du résident général et signe les décrets relatifs aux réformes municipales et caïdales (20 décembre). Les nationalistes dénoncent cette défaillance et rompent les ponts avec le souverain réduit à jouer le rôle d'auxiliaire de la colonisation. Les ressentiments nés de cette rupture ne peuvent que rappeler son statut de souverain illégitime du fait de sa succession à Moncef Bey (destitué pour ses attitudes nationalistes). Et pourtant, les instances du Néo-Destour prennent la décision d'occulter cette défection pour l'impliquer dans les négociations avec le gouvernement français. Il s'agit avant tout de s'accommoder de cette formalité pour ne pas susciter au partenaire français des complications statutaires.

1954
Le 31 juillet 1954, Lamine Bey reçoit le président du Conseil Pierre Mendès France au palais de Carthage. La déclaration de ce dernier, accordant unilatéralement l'autonomie interne au pays, annonce une remise en cause des équilibres fondateurs du pouvoir tunisien. Car l'autonomie interne consacre la lutte engagée par le peuple tunisien, sous la direction du Néo-Destour, et redimensionne le rôle de la dynastie beylicale.

1956
La proclamation de l'indépendance le 20 mars 1956 et la nomination d'Habib Bourguiba, patron du Néo-Destour, comme Premier ministre, le 14 avril 1956, annonce l'avènement d'un nouveau régime
Lamine Bey reste réduit à la ratification des décrets préparés par le gouvernement. Dans le cadre de l'affaiblissement de l'autorité beylicale, diverses mesures prises par le gouvernement présidé par Habib Bourguiba préfigurent la fin de la monarchie : le décret du 31 mai 1956 stipule dans son article 3 que « tous les privilèges, exonérations ou immunités de quelque nature que ce soit, reconnus actuellement aux membres de la famille beylicale, sont abolis ». Le décret du 21 juin modifie les armoiries du royaume et supprime toute allusion à la dynastie husseinite ; celui du 3 août prive le bey de l'exercice du pouvoir réglementaire qui est désormais transféré au Premier ministre.


Enfin, le chef du gouvernement oblige le bey à signer différents décrets annulant l'acquisition par le souverain de plusieurs propriétés suivie par leur affectation au domaine de l'État.
Par la suite, la garde royale du palais de Carthage est remplacée par des soldats loyaux à Bourguiba.

1957
Les lignes téléphoniques coupées et la famille royale placée en résidence surveillée le 15 juillet 1957. La proclamation de la république, le 25 juillet, par l'Assemblée nationale constituante abolit définitivement le règne des Husseinites. Lamine Bey, son héritier présomptif, ses trois fils et son gendre sont assignés à résidence dans un palais de La Manouba. Dès le lendemain, les biens de la famille régnante sont confisqués en vertu de la loi votée le 27 juillet. Il demeure assigné à résidence jusqu'à la mort de son épouse en octobre 1960.


1960
Il s'installe ensuite dans un deux-pièces tunisois de la rue Fénelon.

Sa vie
Marié à la princesse Djeneïna Beya en 1902, il a douze enfants dont les trois princes :
  • Chedly Bey (1910-2004)
  • M'hamed Bey (1914-1999), qui épouse une odalisque, du nom de Safiyé, élevée par Lella Kmar, épouse successive de Sadok Bey, Ali III Bey et Naceur Bey.
  • Salah Eddine Bey (1919-2003) : fondateur du Club sportif de Hammam Lif, il est arrêté par Bourguiba en août 1957.


Lamine Bey est enterré aux côtés de son épouse au cimetière Sidi Abdelaziz de La Marsa contrairement à la majorité des souverains qui sont enterrés au mausolée du Tourbet El Bey situé dans la médina de Tunis.







lundi 23 mai 2011

l'Histoire de la Tunisie en photos


La plus grande et la plus émouvante histoire serait l'histoire des hommes sans histoire, des hommes sans papiers, mais elle est impossible à écrire. (Jean Guéhenno).

En 1870 des aventuriers Européens ont débarqué en Tunisie pour découvrir les splendeurs d'une Afrique aux parfums de l'orient. Des centaines de clichés dont voici quelques uns : une escale dans le passé pour mieux comprendre le présent.

Anonyme - La Boutique d'un marchand à Tunis - 1885 


Bougault - scéne de marché - 1880


Lehnert & Landrock - Young Girl of Southern Tunisia - TBD


Lehnert & Landrock – TBD - TBD

Anonyme - Scène de rue à Tunis - 1870


Garrigues - Boutique d'un marchand dans les rues de Tunis - 1880


Lehnert & Landrock – Femmes voilées Tunis - 1910


Lehnert & Landrock – TBD - TBD


Lehnert & Landrock – Jeune femme et son enfant – 1920



Lehnert & Landrock – Portrait d'une jeune tunisienne - 1904


 
(A suivre..)